Ukraine non à la guerre !

Les sanctions économiques constituent une arme à l’encontre de la Russie, pourront elles faire reculer Poutine ? Nous espérons qu’elles le conduiront à la table des négociations car c’est la seule voie possible. Mais pour que des négociations puissent ramener la paix, Poutine doit cesser immédiatement les bombardements.
Un élément essentiel pour retrouver la paix est le respect du droit international, incarné depuis 1945 par l’ONU et sa Charte dont nous avons trop tendance à oublier le préambule « nous, peuples des Nations Unies, résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre... » Le principe pour éviter la multiplication des conflits à travers le monde est le respect des États dans des frontières reconnues internationalement.
Aujourd’hui, Poutine brandit la menace nucléaire, c’est l’avenir de l’humanité qui est en jeu ; souvenons nous d’Albert Einstein : « Je ne sais pas de quoi sera fait la 3ème guerre mondiale, mais ce que je sais c’est que la 4ème sera faite de pierres et de bâtons ». N’attendons pas d’être revenu à l’âge de pierre pour interdire l’arme nucléaire ! La lutte pour le désarmement est plus que jamais d’actualité, mobilisons nous pour que tous les États, dont la France, signent le traité sur l’interdiction de l’arme nucléaire (le TIAN). 67 % des français y sont favorables. L’ONU va accueillir en juillet 2022 à Vienne la première réunion des États Parties au traité avec notamment des partenaires européens comme l’Allemagne, l’Autriche, la Finlande, l’Irlande, Malte, la Norvège, la Suisse, la Suède… ; certains prenant part à ce processus en qualité d’observateur. La France doit y participer.
Une des raisons qui ont poussé Poutine à cette agression est la crainte de voir l’Ukraine intégrer l’OTAN ; c’est en effet le souhait des États Unis . Ils ont abordé cette question depuis 2008 à Bucarest (la France, l’Allemagne avec raison, avaient dit non). L’histoire de ces 20 dernières années l’a prouvé, l’OTAN est une menace pour la paix, le MRAP demande sa dissolution et en attendant le retrait de la France. On ne gagne pas la paix en préparant la guerre.
Enfin nous devons affirmer notre solidarité avec les pacifistes russes qui manifestent avec courage contre la guerre, plusieurs milliers d’entre eux ont été arrêtés notamment à Moscou et Saint-Pétersbourg ; ils sont en danger.

Renée Le Mignot, présidente honoraire du MRAP

Alerte, démocratie en danger !

La lutte contre le racisme et les inégalités mérite mieux que des polémiques

Le Monde
6 mai 2021 (date de mise en ligne sur Le Monde numérique)
Nonna Mayer : « Ceux qui m’attaquent ne respectent pas les règles du débat universitaire »
Nonna Mayer, Politiste
Affublée de l’étiquette d’islamo-gauchiste alors qu’elle était en lice pour la présidence de la Fondation
nationale des sciences politiques, la politiste Nonna Mayer revient dans une tribune au « Monde » sur
ses recherches, notamment sur l’antisémitisme, et appelle à lutter contre les préjugés minant
la société française
Tribune. Tout chercheur travaillant sur les préjugés envers l’Islam et les musulmans en France court
désormais le risque de se voir accoler l’étiquette infamante « d’islamo- gauchiste ». Un terme confus,
polémique, aux effets délétères.
Le 11 mars, la veille de mon audition par le Comité de recherche formé par Louis Schweitzer pour
examiner les candidatures à la présidence de la Fondation nationale des sciences politiques, un billet
non signé sur le site de l’Observatoire du décolonialisme m’accusait pêle-mêle : d’avoir introduit
le terme « islamophobie » à la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH),
de lui donner « une caution scientifique », de reprendre mot à mot la définition de feu le Collectif
contre l’islamophobie en France (CCIF), de mettre sur un pied d’égalité préjugés antisémites et
islamophobes, de confondre critique légitime de la religion et attaque contre des croyants,
d’importer des théories douteuses sur le genre, la race, l’intersectionnalité.
Ce texte, au demeurant truffé d’erreurs et de contrevérités, était à l’évidence destiné à délégitimer
ma candidature, et à promouvoir celle de Pascal Perrineau, présenté comme « un universitaire
» défendant le « camp républicain » et handicapé par sa qualité de « mâle blanc de plus de 50 ans
». D’autres articles ont suivi, stigmatisant la démarche « militante » du sondage annuel sur le racisme
de la CNCDH et des chercheurs qui l’analysent, dont je suis

.
Réfuter ces accusations malveillantes


Le dernier en date, sous la plume de Pascal Perrineau, m’associe dans une note de bas de page avec
Vincent Tiberj à une « mouvance islamo-gauchiste » pour qui l’islamophobie aurait historiquement
remplacé l’antisémitisme en Europe.
Cette campagne, complaisamment relayée par certains médias (voir l’interview le 15 mars du
fondateur de l’Observatoire, Xavier-Laurent Salvador, sur le site de L’Express) est grave. Elle met en
cause mon intégrité scientifique. Elle vise à discréditer les travaux que je mène sur le racisme
et l’antisémitisme depuis trente ans, ceux de la CNCDH, et de l’équipe de chercheurs avec qui
j’analyse son enquête annuelle sur le racisme. Le temps est venu de réfuter ces accusations
malveillantes.

Je n’ai pas introduit le terme d’islamophobie à la CNCDH. Je n’en faisais pas encore partie quand, en
2013, elle engage en interne une réflexion collective sur le sens et l’usage d’un terme qui se diffuse
depuis les années 2000, suite au rapport du think tank britannique Runnymede Trust. A l’issue de ce
débat, la CNCDH s’est prononcée à la majorité pour l’usage du terme d’« islamophobie » défini
comme « attitude d’hostilité systématique envers les musulmans, les personnes perçues comme
telles et/ou envers l’islam ».


La « phobie » évoque une peur démesurée et irrationnelle


Cette définition n’est pas inspirée par le CCIF mais par les travaux pionniers sur le préjugé du
psychologue américain Gordon Allport (The Nature of Prejudice, 1954). Le terme s’est généralisé
dans les sciences sociales. Elisabeth Ivarsflaten et Paul Sniderman – deux professeurs
mondialement reconnus, peu suspects « d’islamo gauchisme » – l’utilisent sans complexe dans leur
dernier livre sur l’acceptation des minorités musulmanes en Europe et aux Etats-Unis (The Struggle
for Inclusion. Muslim minorities and the democratic ethos, University of Chicago Press, 2021).
La critique de fond adressée à ce terme est qu’il mêlerait la « phobie » de la religion musulmane et
celle de ses croyants. Il interdirait de critiquer l’islam, sous peine d’être taxé de racisme anti
musulman. Mais quel serait le bon terme ? L’expression n’est sans doute pas très heureuse. Le
suffixe de « phobie » évoque une peur démesurée et irrationnelle, voire des troubles
psychopathologiques.
Mais il en va de même pour les concepts de judéophobie, négrophobie, romaphobie ou homophobie,
pourtant entrés dans les moeurs. Celui d’antisémitisme, qui englobe étymologiquement tous les
Sémites, est tout aussi insatisfaisant pour décrire l’hostilité envers les seuls juifs. Comme le souligne
Pierre-André Taguieff, « remplacer “islamophobie”, jugé trop connoté, par “racisme
antimusulman” ou “musulmanophobie” ne changerait rien. Ces expressions seraient exploitées par
les mêmes milieux islamistes avec les mêmes objectifs » (« Petites leçons pour éviter tout amalgame
», lemonde.fr).


Les critiques viennent des moins attachés à la laïcité


J’emploie ce terme dans mes recherches sans arrière-pensée, pour désigner l’aversion envers l’islam
et/ou les musulmans. Mais il est rare de critiquer une religion, sur des bases philosophiques ou
éthiques, en faisant abstraction des hommes et des femmes qui s’en réclament. Ce sont les
enquêtés pour qui l’islam et ses pratiques font problème, même invisibles dans l’espace public
(prières, jeûne du Ramadan, interdits alimentaires), qui ont le plus de préjugés envers les musulmans
et plus largement les immigrés. Et loin de s’enraciner dans les valeurs « républicaines » que
menacerait un islam intolérant, les critiques les plus fortes viennent des moins attachés à la laïcité,
des moins enclins à défendre les droits des femmes et des minorités sexuelles.
Me voir reprocher d’accorder dans mes travaux plus d’importance à l’islamophobie qu’à
l’antisémitisme et d’être indifférente au fait qu’on tue des juifs en Europe m’est intolérable, alors
qu’une partie de ma famille paternelle a été exterminée à Auschwitz. Les mutations de l’antisémitisme sont au coeur de mes travaux sur les préjugés depuis vingt ans. J’ai montré que les
violences antisémites en France ont explosé en 2000 après la seconde Intifada, les plus meurtrières
étant commises au nom du jihad, à l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse en 2012 (4 morts), à
l’Hyper Cacher en 2015 (4 morts).
Je souligne toutefois plusieurs paradoxes (« Permanences et renouveau de l’antisémitisme en France
», dans Race et racisme, Le Seuil, 2020). Les opinions ne suivent pas la même logique que
les comportements. Les violences à l’égard des juifs ont suscité en retour indignation et compassion.
C’est depuis 2000 que l’image des juifs de France s’améliore sur notre indice de tolérance, jusqu’à
devenir la minorité la mieux considérée.


Les vieux préjugés structurent le champ des opinions antisémites


Mais les préjugés multiséculaires associant les juifs à l’argent et au pouvoir n’ont pas disparu pour
autant et ils peuvent encore tuer : c’est en leur nom qu’Ilan Halimi, en 2006, a été kidnappé et
torturé à mort, parce que « les juifs ont de l’argent ». Ce sont ces vieux préjugés qui structurent le
champ des opinions antisémites en France aujourd’hui, plus que le « nouvel antisémitisme
» animé par la critique d’Israël et du sionisme. Si les violences antijuifs sont effectivement attisées
par le conflit israélo-palestinien, l’opinion dans sa majorité y est plutôt indifférente, rejetant
ses protagonistes dos à dos.
Ce n’est pas minimiser l’antisémitisme, encore moins nier sa spécificité et celle de la Shoah, que de
comparer ce préjugé aux autres, pour mieux le combattre. D’observer que l’hostilité aux juifs s’étend
souvent à d’autres minorités, dans un même réflexe « ethnocentriste » rejetant « des manières
de vivre, de croire ou de penser qui nous sont étrangères » (Claude Levi-Strauss, Race et histoire,
Gallimard, 1952).
De voir que ces préjugés, au-delà de leurs différences, ont des origines communes, à commencer par
l’ignorance, reflétant « la raison des sots » (Voltaire). Qu’en France comme dans toute l’Europe les
juifs sont mieux acceptés que les musulmans, qui eux-mêmes le sont beaucoup plus que les Roms,
partout les moins aimés.


Un profond malaise identitaire


Qu’est-ce enfin que « l’islamo-gauchisme » ? Quand Pierre-André Taguieff (La Nouvelle
judéophobie, Mille et Une Nuits, 2002) lance l’expression pour décrire les convergences entre
groupuscules militants antisionistes d’extrême gauche et islamistes défendant la cause palestinienne,
elle a un sens précis.
Mais son dernier livre (Liaisons dangereuses. Islamo-nazisme, islamo-gauchisme, Hermann, 120 p., 14
€) en a tellement élargi le champ qu’il rend les contours de cette mouvance militante insaisissables et
fait de l’islamo-gauchisme un fourre-tout idéologique, où voisinent « victimisme pro islamique
», décolonialisme, racialisme, intersectionnalité et féminisme « misandre » (sexiste, utilisant la «
théorie du genre » pour inciter « à la haine du mâle blanc hétéro »).
L’approche, plus polémique que scientifique, traduit surtout un profond malaise identitaire face à
une société multiculturelle où les femmes, les LGBT, les minorités ethniques et religieuses cherchent
à faire entendre leur voix, et où les travaux des sciences sociales montrent que les inégalités liées au
genre et à l’origine se combinent avec celles que découpe la classe, le diplôme, le revenu. C’est
cela l’intersectionnalité, une méthode courante consistant à croiser les facteurs explicatifs, rien
d’autre !


Les nouveaux inquisiteurs


Ceux qui m’attaquent ne respectent pas les règles du débat universitaire, celles d’un échange serein,
d’arguments rationnels, étayés par des faits. Leur combat est politique. Il s’inscrit dans le droit fil
des propos du ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, et de la ministre de
l’enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique Vidal, dénonçant à des fins électorales les «
ravages » d’un « islamo-gauchisme » qui « gangrènerait » l’université. Ces nouveaux inquisiteurs
mènent une chasse aux sorcières. Ils feraient mieux de lutter contre les préjugés bien réels qui
minent la société française, quels que soient les mots utilisés pour les décrire.


Nonna Mayer est directrice de recherche émérite à Sciences Po/CEE/CNRS. Elle a publié « Le Regard
des chercheurs » dans La Lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie. Année 2019
. CNCDH (La Documentation française, 2020, avec Guy Michelat, Vincent Tiberj, Tommaso


Fin de la trêve de l'accès aux soins

17 février 2021 : la fin de la trêve dans l’accès aux soins

 

Les associations membres de l’Observatoire du droit à la santé des étrangers.ères dénoncent le durcissement des conditions d’accès à la santé opposées aux ressortissant.es étranger.ères résidant en France et, demandent la suppression des nouvelles conditions d’accès à l’Aide Médicale d’État dont la mise en œuvre avait été reportée au 17 février 2021 en raison de l’épidémie Covid-19.

 

Au cœur de la crise sanitaire et alors même que l’état d’urgence a été prolongé jusqu’au 1er juin 2021, nos associations dénoncent l’entrée en vigueur de mesures qui restreignent l’accès à l’Aide Médicale d’État et participent à la stigmatisation des personnes migrantes.
Pragmatiques, nos associations rappellent que l’Aide Médicale d’État est un instrument de santé publique qui permet aux personnes étrangères résidant en France de pouvoir se soigner dignement sans attendre une dégradation de leur état de santé. Elle permet en outre d’éviter un surcoût pour la collectivité généré par des soins tardifs. Le budget annuel de l’Aide Médicale d’État ne représente que 1% des dépenses de santé et est parfaitement maitrisé comme le soulignent conjointement les Inspections générales des Finances et des Affaires sociales.

 

Les mesures de restrictions de l’AME validées par Agnès Buzyn et mises en œuvre par Olivier Véran sont un non-sens sanitaire et économique. A compter du 17 février, les personnes souhaitant déposer une demande d’AME devront obligatoirement se rendre aux guichets des caisses pour enregistrer leur demande dans un objectif affiché par le gouvernement de lutte contre la fraude. Cette mesure anachronique vient s’appliquer au moment où les services publics tendent à se dématérialiser et où les moyens consacrés à l’accueil du public diminuent. Cette logique de suspicion des étranger.ères est contreproductive : en créant des obstacles supplémentaires à l’accès aux soins d’un public déjà fragilisé, ce sont à terme la santé publique et les services hospitaliers qui seront perdants.
La crise engendrée par la pandémie de Covid-19, qui révèle encore davantage les inégalités sociales de santé, doit inciter le gouvernement à adopter une politique de santé publique adaptée aux besoins de l’ensemble des personnes résidentes en France. La santé est notre bien le plus précieux et le droit à la santé doit être garanti pour l’ensemble de la population.

 

Nos organisations appellent le gouvernement à mettre fin aux atteintes successives portées à l’Aide Médicale d’Etat depuis 2019. Elles ne peuvent se résoudre à accepter que le droit à la santé d’une partie de la population résidant en France soit remis en cause, et plaident pour l’alignement du parcours de soins des bénéficiaires de l’AME sur celui des assurés sociaux.

 

Contacts : Fanny Mantaux, Médecins du Monde, 06 09 17 35 59, fanny.mantaux@medecinsdumonde.net
Didier Maille, Comede, 06 51 33 65 93, didier.maille@comede.org

 

L’Odse est constitué des organisations suivantes :
ACT UP Paris, ACT UP Sud-Ouest, AFVS (Association des familles victimes du saturnisme), AIDES, ARCAT, LA CASE DE SANTE (Centre de santé communautaire - Toulouse), CATRED (Collectif des accidentés du travail, handicapés et retraités pour l’égalité des droits), CENTRE PRIMO LEVI, CIMADE, COMEDE (Comité pour la santé des exilés), CoMeGAS, CRETEIL-SOLIDARITE, DOM’ASILE (Domiciliation et accompagnement des demandeurs d’asile), DROITS D’URGENCE, FTCR (Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives), GISTI (Groupe d’information et de soutien des immigrés), LIGUE DES DROITS DE L’HOMME, MEDECINS DU MONDE, MEDECINS SANS FRONTIERES, MIGRATIONS SANTE ALSACE, MOUVEMENT FRANÇAIS POUR LE PLANNING FAMILIAL, MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), RESEAU LOUIS GUILLOUX, SIDA INFO SERVICE, SOLIDARITE SIDA, SOS HEPATITES

--
Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples
43 Boulevard de Magenta - 75010 Paris
01.53.38.99.82

Condamnation de Dieudonné

 

Confirmation de la condamnation de Dieudonné pour complicité d’injure antisémite

 

 

En juin 2017, sur plusieurs plateformes musicales, Dieudonné M’Bala M’Bala avait publié une vidéo et une chanson intitulées « C’est mon choaaa », dans lesquelles on peut notamment entendre les paroles suivantes : « J’ai chaud à la tête devant le barbecue. Si les merguez sont casher, j’aurai peut-être la corde au cou ».

Le MRAP avait déposé plainte. En novembre 2019, l’« humoriste » antisémite était condamné à 9.000 euros d’amende, le Tribunal considérant fort justement que de tels propos renvoient « incontestablement, par voie d’insinuation, au drame de la Shoah qui est tourné en dérision » et que « le droit à l’humour » invoqué par Dieudonné « se heurte à celui de la dignité humaine. »

La Cour d’appel de Paris a confirmé ce 18 février cette condamnation. L’auteur de cette infraction en est outre tenu de verser plusieurs milliers d’euros de dommages et intérêts ou frais de justice à plusieurs associations antiracistes, dont le MRAP, représenté dans cette affaire par son avocat, Maître Jean-Louis Lagarde.

Le MRAP accueille cette décision avec satisfaction bien que la Cour d’appel ait décidé de ne pas suivre le procureur, qui avait requis lors de l’audience, le 14 janvier, une peine beaucoup plus importante, à savoir huit mois d’emprisonnement ferme.

Paris, le 19 février 2021

 

Actualités du mrap

Crime de Conflans-Sainte-Honorine : indignation et colère

Le MRAP est horrifié par le crime barbare qui a coûté la vie à un enseignant de Conflans-Sainte-Honorine.

Les pensées attristées du MRAP vont d’abord à sa famille, ses proches, tous les enseignants qu’il assure de son soutien.
L’assassin et ses éventuels complices doivent être poursuivis et punis.
Un tel fanatisme nous révulse.
Aucune raison, aucun Dieu ne saurait justifier une telle violence, une telle haine, une telle barbarie.
La liberté d’enseigner et la liberté d’expression doivent être défendues. Tous les droits et libertés doivent être préservés.
Le 17 octobre 2020

Contre toutes les formes de racisme, en toute lucidité

ans un communiqué récent, le Ministre de l’Intérieur et son Secrétaire d’État présentent et commentent des chiffres recueillis par le Service Central du Renseignement Territorial (SCRT) durant l’année 2019.

Dans les statistiques sur lesquelles s’appuie le ministre, le SCRT distingue quatre catégories de faits : antisémites, antimusulmans (depuis 2010), antichrétiens (depuis 2017) et une dernière catégorie dénommée "faits racistes et xénophobes", qui regroupe tous ceux qui ne relèvent pas des trois premières : anti-noirs, anti-roms, anti-asiatiques, anti-arabes s’ils sont jugés sans caractère antireligieux... On peut s’interroger sur l’amalgame de "faits antichrétiens" qui gonflent les statistiques.
Le communiqué ministériel souligne d’entrée combien les "faits à caractère antisémites" ont augmenté. Ils sont passés de 541 en 2018 à 687 en 2019, soit une augmentation globale de 27 %, mais on distingue en fait une baisse des "actions" de 17 % et une hausse des "menaces" de 50 %. Le nombre de "faits antimusulmans" recueillis, moins nombreux, est également en hausse de 54 %, passant de 100 à 154.

Le MRAP apprécie que le Ministre appelle à "un sursaut de conscience de notre société" et formule une condamnation ferme et claire « des expressions et actes de haine... qui constituent une atteinte intolérable... aux fondements de notre pacte social et républicain ».

Le MRAP rappelle cependant que les déclarations ne peuvent suffire. Il attend des pouvoirs publics qu’ils agissent contre le racisme sous toutes ses formes, quels qu’en soient les victimes et les auteurs, y compris dans les institutions étatiques.
Dans les jours qui ont suivi cette déclaration de nombreux médias ont titré sur une "augmentation de 130 % des faits racistes " (de 472 à 1142), chiffres effrayants propres à frapper l’opinion publique.

Une lutte déterminée contre le racisme et la xénophobie nécessite une claire connaissance de la réalité et son analyse en toute lucidité. Un examen plus attentif des chiffres du SCRT est nécessaire et il en ressort que les 130 % mis en avant concernent non pas la totalité des faits racistes mais seulement les "autres faits", s’agissant tant des actions que des menaces.

La plus grande partie (977 sur 1142) sont des menaces tout à fait inacceptables et qui exigent d’être poursuivies avec toute la rigueur nécessaire.
La lutte contre le racisme a besoin de vérité et de rigueur. Ce ne sont pas ici les qualités premières de la présentation faite par nombre de médias des informations fournies par le Ministre de l’Intérieur.

Augustin Grosdoy
Président honoraire

Trente ans après l'adoption de la cide, des mineurs isolés étrangers maltraités

30 ans après l’adoption de la CIDE, des mineurs isolés étrangers maltraités
« Je crois en notre droit d’asile, mais il est détourné de sa finalité par des réseaux, des gens qui manipulent. Si nous ne le regardons pas en face, nous le subirons. Cela donne quoi ? Des quartiers où le nombre de mineurs non accompagnés explose […]. » E macron. i

Le Président de la République considère donc qu’ils sont avant tout des étrangers relevant éventuellement du droit d’asile et non des enfants devant être protégés par les lois françaises et les Conventions Internationales. Et force est de constater que la France ne respecte pas ses engagements à commencer par l’article 2 de la convention internationale des droits de l’enfant.
« Les États parties s’engagent à respecter les droits qui sont énoncés dans la présente Convention et à les garantir à tout enfant relevant de leur juridiction, sans distinction aucune, indépendamment de toute considération de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou autre de l’enfant ou de ses parents ou représentants légaux, de leur origine nationale, ethnique ou sociale, de leur situation de fortune, de leur incapacité, de leur naissance ou de toute autre situation.

Un système dérogatoire et discriminatoire a été mis en place pour ces mineurs non accompagnés (nouveau nom des mineurs isolés étrangers) :
Remise en cause de leur identité et de leur minorité par la pratique généralisée des tests osseux malgré leur manque de fiabilité et de plus en plus fréquemment par la remise en cause des documents des jeunes, même validés par les autorités des pays d’origine.

Mise en place d’un fichier biométrique par la loi de 2018, nommé abusivement « aide à l’évaluation de la minorité », lié au fichier des étrangers (AGDREF), et qui ne vise qu’à faciliter les expulsions de ces jeunes jugés trop nombreux. Mais il n’y a aucune remise en cause des évaluations de minorité contestables qui conduisent à des prises en charge variant de 9 à 100 % selon les départements, ni des ré évaluations arbitraires de jeunes placés par un juge des enfants d’un autre département.

Non accueil de nombre de jeunes isolés avant évaluation en les laissant dans la rue, où ils seront renvoyés en cas d’un refus après l’évaluation, et pourtant 50% de ces jeunes refusés seront reconnus mineurs par un juge des enfants. Ce non accueil et la situation inacceptable des jeunes acceptés par l’ASE mais logés dans des hôtels dans des conditions précaires et sans réel suivi socioéducatif, violent les articles 20 et 27 de la CIDEii

Absence de suivi médical ou psychologique en attendant que leur minorité soit reconnue et ce malgré les traumatismes subis dans leur pays ou lors du voyage par la majorité de ces jeunes, en violation de l’article 24 de la CIDEiii
Non scolarisation de plus en plus fréquentes des MIE en leur refusant la possibilité de passer des tests d’évaluation scolaire dans l’attente d’une décision d’un juge qui peut prendre plusieurs mois, ou en avançant des manques de moyens pour refuser de les inscrire dans les établissements scolaires, violant ainsi l’article 28iv de la CIDE .

Privation de liberté, mise en rétention de mineurs, refoulement de mineurs à la frontière avec l’Italie, maintien en zone d’attente, …situation dénoncée en 2016 par le comité de suivi de la CIDEv :
Le MRAP demande à la France de respecter ses engagements internationaux et ses propres lois, et de considérer ces jeunes comme des enfants à protéger et non comme des étrangers à expulser et de faire prévaloir en toutes circonstances l’intérêt supérieur de l’enfant.

Paris, le 19 novembre 2019


BONNE NOUVELLE : LA FRATERNITÉ PEUT EXISTER

Depuis des années les associations et les citoyens qui apportaient une aide humanitaire aux migrants étaient l’objet de poursuites qui aboutissaient quelquefois à des condamnations et constituaient une pression et une intimidation permanentes. Ces poursuites entretenaient vicieusement la confusion entre l’aide humanitaire élémentaire et l’activité criminelle et lucrative de passeurs exploiteurs de la misère.

Le gouvernement avait défendu avec obstination, contre une partie de sa majorité, le maintien de ce « délit de solidarité » dans la dernière loi sur l’immigration. Finalement une Question Prioritaire de Constitutionnalité avait été posée au Conseil Constitutionnel par Cédric Herrou et Pierre-Alain Mannoni, militants de la vallée de la Roya.

Le MRAP se félicite de la réponse que celui-ci vient de rendre. La fraternité n’est pas seulement une inscription au fronton des bâtiments publics : elle s’impose comme un principe constitutionnel. Cette reconnaissance est historique. En conséquence, aucune loi ne peut pénaliser une activité humanitaire d’aide au séjour et à la circulation (seule l’aide à l’entrée peut rester condamnable). Cette aide à tout être humain est inconditionnelle.

Le gouvernement devra donc modifier d’ici décembre la loi en supprimant cette disposition devenue anticonstitutionnelle. Le MRAP pour sa part continuera, comme toujours, à participer à la solidarité avec les hommes, les femmes, les jeunes qui cherchent une issue à l’errance dramatique à laquelle ils ont été contraints.

Paris, le 6 juillet 2018

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Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples

43 Boulevard Magenta - 75010 Paris

01.53.38.99.82

Site internet - Facebook - Twitter

Non aux parades fascistes

et dissolution des groupuscules appelant à la haine raciale !

 

Le MRAP se réjouit de l’arrestation des membres du groupe néo-fasciste “Action des Forces Opérationnelles “ qui préparait des attentats terroristes.

 

Il s’interroge cependant sur la cohérence politique de cette mesure quand le gouvernement laisse parader sur internet et dans nos villes, ceux qui les ont inspirés.

 

Les nervis racistes du “bastion social” ouvrent des locaux en toute liberté alors que leur leader est poursuivi pour apologie de crime contre l’humanité et que cette horde fasciste multiplie les actions violentes.

 

Le site riposte laïque” sous la plume du policier révoqué "Sébastien Jallamion" prend la défense des individus qui prévoyait des attentats, leur faisant juste le reproche de ne pas respecter “les étapes” tout en appelant à se doter de “permis de chasse” “Je réitère mon conseil consistant à s’armer légalement”.

 

Le “Bastion social” organise ce week-end à Avallon un camp d’été avec des entraînements “au combat’”.

 

Christine Tasin sur le site d’extrême-droite “Résistance républicaine” présente le groupe arrêté comme “juste un groupe de Français qui, comme beaucoup en France, se préparent à résister, en situation de légitime défense”.

 

Le MRAP demande la fermeture des locaux fascistes, la dissolution du “bastion social”, l’interdiction immédiate du camp d’été fasciste, la fermeture des vitrines d’extrême-droite sur internet dont certaines comme “Riposte laïque” ont déjà fait l’objet de maintes condamnations racistes.

 

Paris le 29 juin 2018

 

Délit de solidarité

Association nationale d’éducation populaire – Organisation non gouvernementale dotée du statut consultatif
auprès des Nations Unies – Membre de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme –
Agrément d'éducation nationale - Association créée en 1949 -
Si la solidarité est un délit
nous demandons à être poursuivi(e)s pour ce délit
Solidaire des « délinquants de la solidarité », le MRAP salue la proposition de loi présentée aujourd'hui au Sénat par Esther Benbassa au nom du groupe communiste, républicain, citoyen et écologique (CRCE) visant à mettre fin à l'article qui vise à sanctionner « toute personne qui aura, de manière directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l'entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d'un étranger en France ». Seule pourrait être sanctionnée l'aide apportée dans un but lucratif (passeurs, réseaux de traite humaine).
Ce n'est ni aux migrants, ni à celles et ceux qui leur apportent leur solidarité qu'il faut s'attaquer mais aux causes qui poussent des hommes, des femmes, des enfants à fuir leurs pays au péril de leur vie. Ils ne cherchent qu'à échapper aux désordres mondiaux (guerres, dictatures, famine, misère, changement climatique...) dont ils ne sont pas responsables et dont ils sont les premières victimes.
Paris, le 30 janvier 2018